DE RETOUR DE LA CONVENTION DE MAGIE DE BLACKPOOL.

Commençons néanmoins par ce que je n’aime pas quand je me rends à Blackpool …

– la ville de Blackpool elle-même. C’est très probablement une des villes les moins attirantes que j’ai visitées en Angleterre. Pour être plus précis : Blackpool en plein mois de février, sous de fortes rafales de vent et sans aucune activité touristique, n’est pas un endroit sympathique. J’ai cru comprendre que pendant la période estivale Blackpool était un haut lieu du tourisme en Angleterre et, avec des kilomètres de promenade le long du littoral et toutes ces activités familiales et festives, je peux le concevoir sans aucun doute. Par contre en hiver, l’ambiance est tout autre !

D’ailleurs d’après Wikipédia, Blackpool occupait en 2016 la quatrième place du classement des villes qui connaissent le plus de meurtres au Royaume Uni, et les taux de crimes violents et de violences conjugales sont supérieures à la moyenne nationale. The Guardian soulignait quant à lui que Blackpool « avait enregistré le taux le plus élevé de morts par héroïne ou morphine comparé à n’importe quel autre district depuis 2010. L’héroïne y causa 14 décès pour 100.000 habitants en 2016 quand la moyenne nationale se situe à 1.7 en Angleterre et 2.3 au Pays de Galles. C’est aussi quasiment deux fois plus que le deuxième district du classement, à savoir Burnley avec 7.6 pour 100.000. »

– les hôtels de Blackpool. Je ne sais pas si c’est moi qui joue de malchance ou pas, mais à chacun de mes séjours à Blackpool je me suis retrouvé dans des hôtels très peu engageants… Et d’après ce que j’ai pu apprendre en discutant avec d’autres magiciens, mon cas a l’air loin d’être isolé …

Est-ce que pour autant cela vous empêche de passer un séjour incroyable ? Absolument pas ! Cela devient même secondaire quand tout ce à quoi vous aspirez se résume à passer de bons moments, voir de la magie incroyable et se retrouver entre amis. Et là, vous ne pouvez qu’en avoir pour votre argent :

150 marchands venus du monde entier. J’aurais pu y passer encore des jours, voir des semaines, à déambuler dans les allées et à les regarder exposer les dernières créations.

Des derniers petits bijoux de technologie aux livres rares et introuvables, du matériel de scène aux posters de collectionneurs, vous trouverez tout ce dont vous avez besoin. Vous trouverez également ce dont vous ne saviez pas que vous avez besoin… et également ce dont vous n’avez absolument pas besoin du tout ! Le premier tour à Blackpool, c’est bien souvent la disparition des billets de votre porte-feuille !

35 conférences. Il faudrait y mettre de la mauvaise volonté pour ne pas en trouver une qui vous intéresse. J’ai beaucoup aimé celles de Jay Sankey, Gaëtan Bloom, Takumi Takahashi et Patrick Kun. Parmi les autres conférenciers citons entre autres Michael Ammar, Max Maven, Marcelo Insua, Richard Wiseman, Rafael, Mac King ou bien Henry Evans.

3 galas incroyables. Lance Burtons & Friends le vendredi soir, Arturo Brachetti Solo le samedi, et un gala international de clôture le dimanche.

Sans oublier d’autres spectacles en parallèle, notamment les shows de Rafaël (très bon!), Max Maven, Max Fulham ou des Evansons.

Dans la même soirée vous allez rire aux éclats, frissonner, et même parfois pleurer. J’ai tellement ri devant le numéro de jonglage de Mike Goudeau que j’en ai eu mal aux abdos et le lendemain j’avais du mal à retenir mes larmes devant Wayne Dobson (mon voisin lui pleurait franchement et un rapide coup d’œil dans le public m’a conforté dans le fait que nous étions loin d’être des cas isolés).

Les numéros sont parfaitement exécutés par des professionnels de haut vol et, en plus de magie, nous avons pu admirer de la ventriloquie, de l’escapologie (chapeau bas à cet artiste norvégien pour avoir retenu sa respiration plus de 6 minutes) ou une contorsionniste. C’est à mon avis Arturo Brachetti qui a fait l’unanimité avec son spectacle Solo, tout simplement grandiose.

En conclusion : un énorme MERCI à l’équipe de Blackpool pour ne pas avoir économisé leurs efforts et mis sur pieds, une fois encore, trois jours incroyables.

Et un remerciement tout particulier à Daniel Eden, photographe anglais établi sur Manchester, qui m’a permis d’utiliser certains de ses clichés pour cet article. Si vous cherchez un photographe dans la région, je ne peux que vous encourager à aller visiter son site web Eden Photography pour en apprendre plus sur lui et son approche (plutôt réussie!) de la photo.

A l’an prochain !