COMPTE RENDU DU DERNIER LIVRE DE GÉRARD MAJAX
Quand un illusionniste entreprend de passer au peigne fin les miracles de la Bible.
Dans cet ouvrage, Gérard Majax entreprend de donner une explication rationnelle à tous les miracles et prodiges décrits dans la Bible. Cela suppose un certain nombre de partis pris que l’auteur assume en toute honnêteté intellectuelle. Tout d’abord Gérard Majax part du principe que les miracles ont réellement pu se produire. Ensuite, loin d’en chercher une interprétation symbolique, Gérard Majax prend volontairement les descriptions des miracles au pied de la lettre. Par exemple quand Jésus rend la vue à un aveugle, Gérard Majax se concentre sur les procédés techniques ayant pu produire un tel prodige et laisse volontairement de côté l’aspect symbolique de l’acte. Enfin, il n’est pas question pour l’auteur de remettre en cause la foi des croyants. Si l’ouvrage a pour but d’expliquer les prodiges les uns après les autres Majax ne souhaite en aucun cas démolir la foi des fidèles; il désire plus apporter un éclairage rationnel, technique et scientifique, que de saper des siècles de croyance religieuse.
Souvenons-nous d’ailleurs que tout au long de sa carrière, Gérard Majax a toujours souhaité mettre en garde les spectateurs contre les gourous de tous poils et nous pouvons considérer que ce livre s’inscrit dans la continuité de cette démarche intellectuelle. C’est donc tout naturellement que plusieurs pages du début du livre retracent certains des «combats» de Majax, notamment ses dénonciations des pratiques d’un marabout marocain, des évangélistes américains et bien sûr de Uri Geller.
Quant aux miracles de la Bible, avant d’en donner une explication rationnelle, Majax nous rappelle un phénomène assez répandu mais souvent oublié: la modification des faits par ceux qui en ont été les témoins et qui en racontent avec le temps une version très éloignée de ce qu’ils ont réellement vu. Entre le fait tel qu’il s’est produit et sa description dans la Bible se trouve généralement un décalage énorme: enjolivement, déformation et auto-persuasion sont passés par là. L’auteur nous rappelle également tout au long de la lecture que les mots utilisés n’avaient à l’ époque pas nécessairement le sens qu’ils ont aujourd’hui. Quand Jésus redonne la vue à un aveugle par exemple, nous nous figurons aussitôt quelqu’un qui ne voit plus du tout alors qu’à l’époque une simple conjonctivite, facilement soignable, pouvait être considéré comme une source de cécité. Enfin Majax prend également soin de préciser, et de prouver, que plusieurs des miracles racontés dans la Bible sont des reprises, plus ou moins telles quelles, d’autres livres sacrés venus d’autres parties du monde.
Le livre est ensuite divisé en deux parties, respectant les prodiges des Ancien puis Nouveau Testaments. Chaque miracle est présenté de la même manière: l’auteur commence par citer la Bible, puis il situe l’action dans son contexte et enfin en donne une explication plausible. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment en illusionniste que Majax se comporte dans toute la partie concernant l’Ancien Testament, mais plus en volcanologue, sismologue, géologue ou encore météorologue. Et vous serez surpris d’apprendre que oui, certains phénomènes scientifiques peuvent expliquer que la mer s’ouvre devant vous !
La partie sur le Nouveau Testament se focalise ensuite sur Jésus et Majax dévoile ici tous les artifices classiques pouvant rendre possible des illusions telles que la multiplication des pains ou même l’ascension : recours à des assistants ou des complices, appareils secrets, effet placebo et auto-conviction, etc.
Le livre s’achève sur l’importance de garder en tête la force des textes et des conseils délivrés par les prophètes, que l’on soit croyant ou non.
Au final voici sans doute un ouvrage très intéressant à lire, à l’image de la magie de Gérard Majax: un style simple, direct, sans fioriture.